Lundi 12 Novembre 2012

Exposition


Où l'on peut découvrir la Venise de Canaletto qui l'aménage comme un petit théâtre dans ses vedute. Alors qu'il sillonne en barque les canaux de sa ville natale, il croque palais, églises, murs vieillissants, campanile dans ses carnets, n'oublie pas d'y mentionner les couleurs, leur intensité, les matériaux, puis de retour à l'atelier, reconstruit  ce petit monde avec une précision de décorateur.
Ah d'ailleurs on apprend qu'il a commencé à peindre en entrant dans l'atelier de son père, peintre et décorateur de théâtre. Cependant il ne s'agit pas de raconter n'importe quoi, et Canaletto travaille rigoureusement à rendre le mieux du monde la perspective et la lumière qui baigne la Sérénissime.
  
Le Grand Canal, la Piazzetta et la pointe de la Douane, 1730
 
Détail.

Au fil du temps sa technique gagne en fluidité et en finesse, c'est très sensible de tableau en tableau. Détail amusant, on peut jouer à retrouver les personnages de toile en toile : sur les marches de la Basilique de la Salute, dans deux tableaux distincts de 1740 et environ 1750, on voit le même infirme s'aider de deux cannes pour monter les marches, même taille, même corpulence, même pause.
Venise, théâtre de pierre et d'eau, regorge de personnages : gondoliers, commerçants, courtisanes, hommes d'églises, mendiants, enfants, animent les rues, les places, les ponts dans un désordre joyeux.
L'exposition ne montre qu'une veduta notturna, qui dégage une atmosphère très particulière, propre à ce que vivait Venise au XVIIIème, perpétuellement en fête. 

Fête de nuit à l'église San Pietro in Castello, 1745 environ

"Venise est une ville si extraordinaire qu'il n'est pas possible de s'en former une idée sans l'avoir vue. Les cartes, les plans, les modèles, les descriptions ne suffisent pas, il faut la voir.
(...) une perspective surprenante au premier abord, une étendue très considérable de petites îles si bien rapprochées et si bien réunies par des ponts, que vous croyez voir un continent élevé sur une plaine, et baigné de tous les côtés d'une mer immense qui l'environne."
Mémoires de Goldoni, 1787




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